Comment ça marche ?

     
     

Fonctionnement des réservoirs

La construction sans cesse croissante de jeux d’eaux et de nouveaux bassins entraînent dès les années 1660 le problème de l’approvisionnement en eaux.

Versailles étant éloigné de tout cours d’eau important, le souci principal de Louis XIV va être de maîtriser les éléments pour pouvoir fournir les mètres cubes permettant le fonctionnement de ses fontaines.

 

Plusieurs systèmes ont été testés, appliqués puis abandonnés. Comme pour les autres éléments du château, les jardins représentaient un laboratoire grandeur nature. Toutes les nouvelles techniques qui apparaissaient à cette époque ont été utilisées pour satisfaire le Roi.

Tous les projets mis en places font principalement appel à la technique des vases communicants. Le jeu va alors consister à surélever le niveau de l’eau par rapport au château pour fournir aux fontaines le débit escompté.

La tour d'eau et étang de clagny

On peut distinguer entre 1664 et 1689 quatre systèmes mis en œuvres séparément ou simultanément :
La Tour d’eau :

Création de la tour d’eau (Le Vau), au nord du château, recueillant les eaux de l’étang de Clagny, seule source d’approvisionnement à l’époque, et permettant (par un système de manège à chevaux) d’augmenter la pression et le débit. Les eaux aboutissant dans les réservoirs qui existaient à la place de l’aile nord (de là le nom de " rue des Réservoirs " qui est adjacente au château).

Bientôt ce premier système ne suffit plus et on va chercher l’eau toujours plus loin dans les marais et sources environnantes (Satory, Rocquencourt, Glatiny…). On y construit souvent des moulins à vents dont l’objectif est de relever les eaux vers un niveau suffisant pour leur écoulement vers le château.

A la multiplication des effets d’eaux s’ajoute également celle des réservoirs. On peut voir ainsi se développer, sous et sur le château, des multitudes de réservoirs dont un certain nombre subsiste toujours.

 

La machine de Marly

La machine de Marly :

Il y aurait beaucoup à dire sur cette machine, merveille de technologie et d’ingéniosité, cependant son destin ne fût pas celui escompté ! En effet mise en place sur le cours de la Seine pour remplacer le système des moulins à vent pas assez fiable, elle ne fonctionnera que six mois et ne servira ensuite qu’à alimenter le château de Marly. Le but de celle-ci était de remonter de 162 mètres les eaux de la Seine pour les amener par un aqueduc aux réservoirs de Versailles. La machine fut améliorée de siècle en siècle pour de nos jours toujours fonctionner mais avec les moyens techniques de notre époque.

 

Le réseau d’étang :

Pour éviter les inconvénients que présentaient le vent, les chevaux ou la mécanique, on alla chercher l’eau sur les plateaux environnants, dont l’altitude était supérieure à celle du château. Ainsi étaient désignés les " étangs supérieurs " situées de Satory à Rambouillet. Un système de canalisation de 34 km faisait se rejoindre plusieurs petites retenues d’eau pour aboutir au réservoir de Montbauron à Versailles. On fit de même pour les " étangs inférieurs " situés dans la vallée de la Bièvre et de l’Ivette, le tout s’écoulant vers les réservoirs de l’avenue de Sceaux. Ce système fonctionnera trois siècles !

 

grotte de Thétis et réservoirs

Aqueduc de Maintenon (photo P.Lobgeois)

 

Un travail de romain !

Louis XIV, fidèle à son exigence et sa démesure, voulu entreprendre un projet qui se voulait l’œuvre d’architecture la plus ambitieuse jamais réalisée, à l’égal des travaux de l’antiquité. Le but était de raccorder le réseau " des étangs supérieurs " à l’affluant de la Seine : l’Eure par une suite d’aqueducs dont certains auraient atteint la hauteur des tours de Notre Dame de Paris !

On mobilise alors toutes les forces vives de la Nation (soldats, ouvriers, ingénieurs) pour la construction de ces aqueducs qui devaient avoir en tout 110 km de long. Si les travaux commencèrent avec succès, la guerre, l’insalubrité des lieux entrepris et le manque d’argent mirent fin à cette entreprise titanesque. On peut encore en contempler un reste à Maintenon.

La fin d’un rêve !

C’est avec ce dernier échec que s’éteindra à jamais le rêve extraordinaire de LOUIS XIV de faire des grandes eaux un spectacle permanent et unique au monde. Les fontainiers du roi durent alors comptabiliser les mètres cube d’eau et ne faire fonctionner que les jeux d’eau à la vue de Roi.